DYNA aka DEIVA – Interview : La Techno Libre #09

Présentation et interview d’un artiste underground : « Une autre écoute sur la techno qui nous entoure… »


dyna00Nom d’artiste : DYNA aka DEIVA

Sound System :  D.FAZÉ / K-RMA / ITF / INTOXYTEK

Association :  WELCOME EVENT

Labels : DFZ Records / Insekt Records

StylesHardtek / Tribe / Hardfloor / Hardcore
Electro Techno / Tech House / Nu Disco

Localisation : Sud


Technographie :

Pour ce neuvième numéro, la rubrique fait peau neuve ! Non pas par son contenu, mais par son titre : La Techno du Jeudi devient LA TECHNO LIBRE. Cela dit, les articles et interviews continueront à paraître le jeudi comme à notre habitude.

Afin de marquer le coup, c’est un numéro un peu spécial que nous vous avons concocté… C’est avec une djette que nous avons pris rendez-vous pour l’occasion ! Fini les bad boys, place à une bad girl qui ne fait pas dans la dentelle. C’est donc avec plaisir et honneur que nous recevons DYNA aka DEIVA du sound system D.FaZé !
Et ce n’est pas tout… Second changement et qui n’est pas des moindres, pour la première fois dans la rubrique, la hardtek, la tribe et le hardcore seront de mise ! Mais n’y vous trompez pas, l’électro et la techno seront aussi de la partie. Passionnée de musique, notre invitée est capable de jouer de nombreux styles, en ayant toujours cette volonté intarissable de créer cette énergie si singulière, partagée au coeur du dancefloor.

dyna2

C’est donc un numéro décalé, qui va vous permettre d’en apprendre plus sur cette personnalité pionnière du mouvement free party. Motivée, créative et rebelle, Dyna a parcouru de nombreux kilomètres au gré de ses diverses prestations aux quatre coins de l’Europe. Vous pouvez d’ailleurs retrouver son témoignage personnel dans le livre de Guillaume Kosmicki, “ Free party : une histoire, des histoires “, paru en 2010 (édition Le mot et le reste). 

La musique électronique arrive très tôt aux oreilles de Dyna, au début des années 90’ alors qu’elle a tout juste 16 ans, entre la goa de Gaïa et le hardcore de Thunderdome. Deux ans plus tard, en 1996 elle découvre la techno et l’acid avec les Teknocrates pour sa première free party. Un an plus tard en 1997, alors qu’elle se trouvait à un teknival en Normandie, elle fait sa première rencontre avec Djules aka Djos. Plus qu’une amitié, dont en découle de nombreuses et intensives heures de mix. De cette détermination en résulte le sound system D.FaZé, créé en 1999 par Dyna, Djules et leur groupe d’amis. De leur QG basé dans la région Nord, proche de Lille, les mixs s’enchaînent et les parties s’accumulent à vitesse grand V.

R-366175-1205077368.jpeg

Pour concrétiser encore plus leur volonté d’action dans le mouvement, les deux acolytes montent le label hardcore Insekt Records en 2001, sur lequel paraîtront quatre vinyles avec des artistes tels que Kerrynoizer, Bass Reflektor, CPU, Zbeu et bien sûr Djules.
La dynamique fonctionne et perdure, dès 2004 un second label est créé à l’image du sound system, c’est alors la sortie de la première release de Dyna, en versus avec Djules sur leur nouveau label DFZ Records. En tout, Dyna va sortir un morceau sur chacun des cinq vinyles, produits entre 2004 et 2008. Voici la liste des cinq titres aux influences hardtek, tribe et hardfloor proposés par notre artiste du jour : Free Tribute, Let’s Make a Hit, DFZ Free Party 2 Lille, 1999 Police (avec des samples des Spiral Tribe) et Killoren Rmx08.

Durant ces années 2000, Dyna a également participé et gagné un concours de mix féminin franco-allemande, qui lui permet de jouer dès de 2003 à des soirées comme les Francofolies de Berlin, le Polar TV ou la PapierFrabrik. Puis c’est ensuite en Belgique que l’on a pu la retrouver en tête d’affiche de nombreuses soirées, en 2008 et 2009. Entre temps les free parties et les prestations continuent avec les D.FaZé, alors que la sixième Rave de la Braderie de Lille a lieu en 2005, réunissant près de 6000 personnes !
Notre activiste du mouvement free party, va même jusqu’à démissionner de son boulot en 2001 suite à l’amendement Mariani, afin de se consacrer pleinement à la défense des valeurs qui y sont véhiculées. C’est parti pour six longues années d’activisme et de politisation, dont en découle notamment le premier teknival organisé en accord avec les autorités, à Marigny en 2003.

dyna5

Après cette décennie riche en aventures et en rebondissements, l’année 2010 sonne comme un tournant dans l’histoire musicale de Dyna. La reine du déguisement se crée alors en parallèle un nouveau nom et aborde un nouveau style musical : voici Deiva et son électro pumpy ! Depuis notre artiste a déménagé dans le sud de la France, et continue à se produire ici et là, que ce soit en soirées légales ou en free party !
Depuis 2015  Dyna a rejoint l’association WELCOME EVENT, basée à Grenoble dont elle en est la secrétaire !  Je vous laisse découvrir l’interview, où notre invitée spéciale nous racontera également sa rencontre avec les sound systems normands : K-RMA, ITF et INTOXYTEK !!

Petite différence supplémentaire pour ce neuvième numéro de La Techno Libre, la sélection musicale qui va suivre est exclusivement composée de djset ! Pas de release et de label cette fois-ci, mais du concentré de dancefloor à en poncer les cellules. Et qui plus est, nous allons faire dans l’éclectisme avec un mix électro, un autre tribe, pour finir sur une sélection hardtek.


Musique :

Deiva – Powaaa Mix (djset électro)

Dyna – Tribe Revival Mix (djset tribe)

Dyna – Revolution Mix (djset hardtek)


Interview :

– Salut Dyna ! Tu as découvert l’univers de la techno dans les premières années du mouvement free party. Quelles ont été tes principales motivations et objectifs lorsque tu as décidé de te mettre au mix et de monter le sound system D.FaZé avec ton groupe d’amis ?

« Quand j’ai découvert la free, j’ai eu une révélation. C’est ça que je voulais faire. L’état d’esprit m’a tout de suite plu. A partir de ma première Teknocrate, je me suis mise à chercher des flyers pour bouger en teufs, notamment à Hokus Pokus qui était le disquaire underground à Paris à l’époque et j’ai enchaîné les soirée : Furious, Spiral, Facom, Antinorm 17, Diabolik, Mnemonik, UFO, etc. C’est lors de mon premier teknival à Courcelles en 1997, que j’ai décidé de me mettre à mixer. J’y ai aussi rencontré Djules, qui devint mon petit ami et avec qui j’ai créé D.FaZé Sound System à Lille en 1999. Pendant 10 ans, avec notre groupe de potes, on a posé énormément de teufs dans le nord, notamment la free de la Braderie de Lille qui était notre plus grosse fête de l’année et qui rassembla jusqu’à 6000 personnes. On a posé en collaboration avec pas mal d’autres sound systems comme Nawak, 3fazé, Heretiks, TTC, BNP, Subversif, Zaraf, 104E20, Parazyt, etc. »

– Selon toi, quelles sont les valeurs primordiales qui font que le mouvement free party perdure encore aujourd’hui ?

« Pour moi, les valeurs primordiales du mouvement sont le DO IT YOURSELF et l’autogestion.
Nous vivons dans un monde régit par de multiples lois, nous devons sans cesse rendre des comptes, nos vies sont encadrées et surveillées, notre champs d’action est limité. La free fait sauter toutes ces barrières. C’est un milieu où nous nous sentons encore libres où beaucoup de choses sont possibles, où l’on peut s’exprimer, faire des choses, vivre des moments forts entre amis, accomplir ses rêves. Et tout ça, par nous même, grâce à nous même. »

dyna1

– Aurais-tu un souvenir mémorable ou une anecdote particulière à nous raconter, alors que tu étais derrière les platines ?

« J’ai beaucoup de souvenirs extraordinaires et d’anecdotes liées à mes années de mixs. Celle que je veux vous raconter, c’est la toute première, celle qui m’a donné envie de mixer :
Courcelles sur Seine – Mon premier Teknival – 1997
Je viens de me réveiller, je sors de ma tente et je vais voir au son juste à côté, c’était les Diabolik. Personne sur le dancefloor mais la musique m’interpelle. Je passe derrière le son et je vois un type habillé avec un survet’ vert qui est en train de mixer. Je m’approche et je commence à le regarder et à l’écouter. C’est juste incroyable ce qu’il fait, je ne comprend rien à ce que font ses mains sur les platines tellement il va vite, il jouait hardcore et je trouvais ça génial. Sa technique me semble parfaite, j’essaie de saisir ses actions mais je n’y arrivais pas. Je reste plantée à côté de lui à l’écouter et à le regarder et c’est là que je me dis “Putain, c’est trop cool, moi aussi je veux faire ça…. “. Au bout d’une heure, scotchée à sa musique, je pars chercher un pote pour lui montrer ce que fait ce mec. Je dis à mon pote “Viens voir, ya un gars là derrière, il a un look de vendeur de Kebab mais ce qu’il fait aux platines est hallucinant, je bloque sur lui depuis une heure, je veux faire comme lui.” Mon pote m’accompagne, passe sa tête derrière le son et me lance “Pfff…. C’est normal, c’est Radium”.
Ha ok. Je ne savais même pas qui était Radium à l’époque…. En rentrant du teknival, j’achetais mes premiers skeuds et quelques années plus tard, je jouais avec lui sur le même line-up !
Je n’oublierais jamais ces moments.

Et sinon, parmis tous mes souvenirs liés au mix et à la musique, mes 2 tournées en Nouvelles Calédonie resteront des souvenirs incroyables. Mixer à l’autre bout du monde avec des gens adorables et qui partagent les mêmes valeurs, le tout dans des lieux paradisiaques au milieu du Pacifique… Pfiouuuu quel rêve… Quelle chance… Merci la musique… Merci la techno… Merci le mouvement… »

– Quel est ton point de vue sur la place des femmes dans le milieu techno ? Et spécialement en tant qu’organisatrice et djette ?

« C’est sûr que nous ne sommes pas une majorité ! Mais les filles de notre milieu sont combatives, efficaces et passionnées.
En tant que fille, on n’a pas trop le droit à l’erreur, notamment aux platines, si tu veux mixer et exister dans ce milieu, tu dois assurer car on t’attend souvent au tournant.
J’ai désormais fait mes preuves et je ne me sens jamais mise à l’écart car je suis une fille. J’ai énormément d’amis et d’organisateurs dans ce milieu qui me font confiance et qui n’hésitent pas à me laisser les platines. »

dyna4

– C’est en 2010 que tu décides de te créer un side project, et te prénommes ainsi Deiva. Quel a été l’élément déclencheur qui t’as fait basculé dans cette vibe électro, house et techno ?

« J’ai toujours joué plusieurs styles mais pendant des années, quand je jouais en teuf notamment avec D.Fazé, c’était surtout du son dur, de la hardtek, du hardfloor et du hardcore et même si j’ai toujours aussi joué de l’électro, j’étais rarement invité pour jouer ce style. Et puis, la tendance s’est inversée et j’ai été de plus en plus invitée pour jouer électro. A l’époque j’habitais encore à Lille et les gens me connaissaient sous le pseudo Dyna et pour jouer hardtek hardcore. Alors, pour ne pas induire en erreur les personnes qui viendraient m’écouter et qui s’attendraient à de la hardtek, j’ai opté pour un second pseudo (Deiva) quand je joue électro.
Cependant, depuis 2 ans et mon arrivée dans le sud, je n’utilise quasiment plus ce pseudo et je garde DYNA, que ce soit pour de la hardtek ou du hardcore ou pour de l’électro techno. Les gens savent désormais que je joue plusieurs styles et je ressens moins le besoin de séparer tout ça. »

– Tu as récemment rejoint un sound system normand, qui réunit les collectifs K-RMA, ITF et Intoxytek. Comment c’est fait cette connexion ?

« J’ai rencontré les K-rma ITF Intoxytek aux 20 ans du Teknival à Cambrai, il y a 3 ans et nous avons de suite eu un super feeling. C’est une équipe en or, tous adorables avec un très bon esprit, de très bons djs et une excellente façade au son pur et parfaitement reglée. Ils ont de vraies valeurs qui me correspondent. J’ai trouvé chez eux une seconde famille au sein de laquelle je me suis de suite sentie bien. Ils m’ont accueillie les bras ouverts et je ne les remercierais jamais assez. »

– As-tu de futurs projets ou certains booking de prévus à nous dévoiler ?

« Et oui, pas mal de belles dates “officielles” en prévisions (voir ci-dessous), et bien sûr des free parties, mais pour les infos il faudra tendre l’oreille !

24 mai : Performance #2 @ Drak’art (Grenoble) ALL NIGHT LONG
03 juin : DO IT ACID @ BT59 (Bordeaux)
10 juin : Nonem
21 juin : Fête de la Zik > Welcome K.Rma Nonem (Grenoble)
24 juin : Bal des Pompiers (Eaubonne – Paris)
01 juillet : AREA FESTIVAL (Brétigny sur Orge – Paris)
15 juillet : Mini bal (Ampus – Sud France)
29 juillet : DOX FESTIVAL (Bretagne)
04 août : MATCHBOX Bday (Tchéquie)
03 septembre : MST @ Rennes »


Vidéos :

Teksud 2015 – MST / DISCOBOBULATED (Electro djset)

La Vache Verte Festival (Hardcore djset)


Liens utiles :

Dyna aka Deiva : Soundcloud / Facebook

Wanderer.

Article : DYNA aka DEIVA - Interview : La Techno Libre #09
 
Réalisation : Wanderer

Visuel : Wanderer

Interview : Wanderer / Dyna aka Deiva

Photos : Dyna

Musiques : Dyna aka Deiva

Vidéos : Dyna
Mouvances Libres

Votre avis sur cet article

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s