IND – Interview : La Techno Libre #13

Présentation et interview d’un artiste underground : « Une autre écoute sur la techno qui nous entoure… »


IND

  • Nom d’artiste : IND
  • Sound System : LaHP / Collectif des Insoumis
  • Association : Beat Addicts
  • Labels : Obs.cur / Insoumis / Neurotrope / Yaya23 Records / South Tribe Connexion / Monolith Records / Lunar Distance / X-Lab / ASM / Hangar / Acid & Mental / Oniroblaste / Peur Bleue / P’tit Gris Records
  • Styles : Industrial Tribe / Mental Acid Tribe / Acidcore / Industrial Dark Hardcore / Speedcore

Technographie

Industrial Neuro Decadence. IND. Un acronyme pour le nom de ce producteur de musique électronique français aux influences irrémédiablement industrielles et underground. Toujours à la recherche de nouveautés musicales, de sons bruyants tout aussi bizarres qu’inconnus, ses live set sont toujours différents et évolutifs, avec un rendu sonore plus que qualitatif. Issu du mouvement free party, IND rencontre le collectif NSM avec qui il traine beaucoup à ses débuts, puis intègre finalement le sound system La HP, au début des années 2010. Depuis, IND cultive une atmosphère sombre et mentale, poussant au paroxysme ses nombreuses visions de la tribe et du hardcore, essayant constamment de créer du lien et des ponts entre ces univers. Il enchaîne actuellement de nombreuses prestations en club et en festival comme en free party, au gré des releases vinyles de ses tracks sur de nombreux labels.

C’est en 2014 qu’il sort ses premières releases sur le label P’tit Gris Records, puis Yaya23 Records avec le morceau “Express Erase Evolve”, et Peur Bleue en 2015 et 2016. Ainsi que sur Hangar, une sous-division en mode industriel du réputé label acidcore hollandais Obs.cur, avec le titre “Dark Spell” qui lui permet de rencontrer Collision, gérant du label. C’est donc en 2017 qu’il franchit un réel cap, en sortant son premier morceau chez Obs.cur sur le HS10, titré “Cosmopolis”, aux côtés de grands noms tels que le Belge Sevenum Six, l’Italien Acid Division ou l’Autrichien Enko. La même année il participe au Oniroblaste HS40, en proposant le morceau “Possession” avec Asher du collectif Endokrin.

2018 est une bonne année, chargée en releases, parues sur pas moins de cinq labels différents : Lunar Distance, Acid & Mental, Hangar (sous label hardcore de Obs.cur), ASM et X-Lab sur lequel il remix le morceau “Orion Echoes” de Collision. Cette année 2019 fût également très productive pour IND, avec les sorties sur les labels Monolith Records, South Tribe Connexion, et un vinyle en solo chez Neurotrope composé de trois titres.

IND fait également son retour sur Yaya23 et surtout sur Obs.cur en featuring avec Enko avec les morceaux “Devastation” et “After The Storm”. Un événement phare est notamment la sortie du premier vinyle du label émergent du Collectif des Insoumis, avec un double opus où se retrouvent notamment Level5, Lucas RHT, SMK et bien sûr Rataxes, avec qui IND partage de nombreuses scènes en club comme en free party. Le mélange de leur live, à la fois analogique et numérique, se complète aussi bien que leur personnalité. Ils font tous deux partis de l’association parisienne Beat Addicts, en tant que DJ résidents, qui produit actuellement de nombreuses soirées underground sous le nom de Disorder.

IND est aujourd’hui présent sur plus d’une vingtaine de disques vinyle, pressés sur une bonne douzaine de labels, et ça tombe bien, il n’a pas spécialement prévu de s’arrêter en si bon chemin.

Interview

– Quel a été ton déclic pour les musiques électroniques, et plus précisément pour la musique techno underground ? Était-ce en lien direct avec la découverte du mouvement free party ?

Mon déclic pour les musiques électroniques est venu, je dirai, aux alentours de l’année 2000 avec l’album Opus Incertum de High Tone. Je ne le savais pas encore, je ne l’avais pas identifié en tant que tel, mais cet album et les deux suivants furent pour moi, avec le son de Kaly Live Dub et Brain Damage, les premières expériences de voyage musical. Et ce notamment grâce aux sons électroniques et l’utilisation de samples récurrente dans ce style de dub.

J’ai ensuite débarqué à Paris en 2001, à l’âge de 14 ans, et j’ai très rapidement découvert la drum’n’bass, qui me plaisait beaucoup. J’allais en écouter aux soirées gratuites du Triptyque le mercredi (maintenant Café de la Danse à Paris). Et un jour, je me souviens parfaitement du moment, pris en stop par des gens à Lacanau, j’entends un son sur leur poste radio que je trouve cool. Je leur dis “Wouaw c’est trop cool comme drum” et là, on me répond presque outré  “Mais mec ! Ça, c’est d’la hardtek !”. En l’occurrence c’était le live de Ben de T-trips (plus connu comme celui du Farfadet). Je m’en souviens, ça a plus ou moins été un déclic.

Donc non, ma découverte de la musique électronique s’est faite de manière tout à fait détachée de l’univers de la free party, qui lui est arrivé sérieusement autour de 2005. Avec comme leitmotiv un truc tout simple : « T’aimes le rock, ben c’est cool d’en entendre en live. Moi j’aimais la hardtek et le hardcore, j’avais envie d’en entendre en live, donc je devais bouger en free. »

– Le documentaire United We Stand : Part. II, du regretté Alexandre Gaonach, est sorti récemment et traite de la culture sound system (dub et free party). Quel est ton point de vue sur cette culture underground aujourd’hui ?

Alors ça comme question… C’est profond, large, et pas évident d’y répondre. Il y a énormément de points sous lesquels aborder cette culture, car si on parle en tant que telle de la culture sound system, effectivement le lien avec le dub est évident. Mais pour être très honnête, bien que j’ai toujours adoré le dub electro des années 2000, je ne suis pas un vrai connaisseur de la scène dub plus traditionnelle. Ma réponse concernera donc plus précisément la scène free party.

Je crois que cette culture underground aujourd’hui est plus que jamais nécessaire. En ce qu’elle continue d’apporter au travers de moments où les gens peuvent se retrouver dans un semblant de liberté, peuvent tisser du lien social authentique et se fédérer autour de la musique. Cela est extrêmement important aujourd’hui. On est face à des situations de plus en plus complexes. En soi, la free party reste un lieu et un moment subversif face au modèle de société qui est aujourd’hui en vigueur. L’autonomie, l’autogestion, l’ouverture réelle aux autres, quelle que soit leur religion, leur couleur de peau, etc., n’est pas le truc le plus à la mode aujourd’hui. Là dessus, effectivement la free party reste un truc qui fait pas mal chier l’ordre établi, et ça c’est vraiment très, très bien.

Maintenant je précise quelque chose qui pour moi est essentiel : la free party est quelque chose qui va toucher au plus profond les êtres, ça relève de l’expérience sensible au sens littéral, ça bouleverse et émeut, ça révolte et fédère, mais aussi ça déçoit et attriste. Et partant de ce constat, il est difficile d’avoir un avis objectif sur ce mouvement, lorsque l’on est encore dedans. Et même si on n’y est plus, il faut une sacrée dose d’auto-analyse pour pouvoir parler le plus objectivement possible sans finalement être aliéné par sa propre sensibilité face à ce milieu. Ce que je dirai donc ensuite est un point de vue personnel à un instant T, qui n’a aucunement vocation à être la vérité absolue.

« On est face à des situations de plus en plus complexes. En soi, la free party reste un lieu et un moment subversif face au modèle de société qui est aujourd’hui en vigueur. »

IND

Par rapport au fait que [le mouvement] fais chier l’ordre établi, en ce qui me concerne je suis un peu partagé par rapport à l’objet même de la free party aujourd’hui. Dans la mesure où je ne suis pas vraiment sur que la répression soit réellement plus sévère aujourd’hui, que les années précédentes, sur ce mouvement. En l’occurrence, cela fait quand même 25 ans que l’on existe. Ce qui m’effraie le plus, c’est l’instauration d’un quotidien, d’une routine, que l’on devienne une sorte de “marge acceptable” pour les autorités. Du type : “bon, on fait chier, mais ça ne reste quand même pas spécialement dangereux pour le système. Juste faire attention que ça ne déborde pas trop quoi”.

Ce qui me pose question c’est la capacité de renouvellement du milieu et du type d’actions, mais également de la portée du discours que l’on transmet. De base les idées véhiculées sont superbes, utopistes, subversives et nécessaires. Mais à rester dans un mode d’action qui finit quelque peu “cadré” (un champ, un mur de son, un hangar, un mur de son), alors j’ai peur que ces idées soient oubliées, ou tout du moins que l’événement en tant que tel perde de son côté revendicatif.

Là se pose une question très actuelle. Car du coup, la question de comment rendre cela plus revendicatif, ou comment faire rayonner ces idées se pose légitimement. Et là par contre, on est face à des gouvernements successifs qui mettent au pied du mur toute tentative de contestation. Où en gros, ils sont violents, ils veulent pousser la violence et nous faire croire que c’est le seul moyen de révolte. Mais comme est dit dans Maintenant, du Comité invisible, ce qui est intéressant n’est pas de faire contre eux, mais sans eux. Et pour cela il faut créer du lien, tisser du réseau et donc sortir du simple cadre de la free party dans un champ le week-end. Il faut explorer les réseaux de squat, partir à la rencontre des autres milieux alternatifs, créer du lien… Ici, je crois, réside toute la force de ce milieu.

En ce qui concerne le son, les choses évoluent et en bien, je crois. Le niveau des jeunes aujourd’hui est assez monstrueux, et la qualité sonore est sacrément élevée même chez les débutants. Honnêtement des fois je suis vraiment sur le cul… Après il faut le temps pour que son propre son évolue, que son âme transparaisse à travers ce dernier… Il faut sortir de la tentative de se rapprocher de ceux que l’on aime en terme sonore, pour tenter justement de trouver ce qui nous manque là dedans et essayer de le faire, afin de forger sa propre identité sonore.

J’avoue que ce qui me manque pas mal, ce sont des DJ sets vraiment pointus. Mais peut-être aussi, est-ce que je deviens plus exigeant avec le temps ? Mais il y a une hype autour du live, alors que j’ai toujours trouvé fascinant un DJ set aux vinyles lorsque c’est vraiment pensé, réfléchi et que le flow apparaît. On dirait que le DJ fait totalement corps avec ses platines… Puis le vinyle a un truc complètement mystique dans la tekno. On joue des boucles, sur un support qui tourne en boucle. Déjà rien que là c’était foutu (rires) !

Pour finir niveau sound, ben la c’est un peu l’orgie hein ! Les mecs posent des trucs de plus en plus impressionnants, bien réglés, des façades de plus en plus grosses, des prestas de plus en plus belles… Là dessus, le niveau est monté ces dernières années c’est assez fou… Des fois il me manque un peu le côté destroy, industriel, bouts d’ferrailles et bidons rouillés des années 2000, je ne peux pas le cacher…

Mais bon, on est quand même sur une sacrée dynamique en ce moment et ça fait archi plaisir. Il y a une putain de relève qui est là et qui essaye vraiment de bien faire les choses. À eux de faire vivre justement ces idées, cet engagement, et surtout de prendre le temps d’avoir une vraie réflexion sur ce qu’ils font, ce qu’ils veulent transmettre au public pendant une soirée. Quelle énergie ils véhiculent, quelle vibe ils posent… Et cela, ça passe par tous les éléments de la fête, et en premier lieu la musique jouée bien entendu… Mais aussi par l’accueil de son public.

« C’est une musique de paradoxe et j’adore ça, on peut très bien marier l’industriel et l’organique, l’ambiant et le groove, la violence et la douceur… Tout est évolutif et possible, il suffit d’explorer et chercher de nouvelles choses. »

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– Tes live set sont très évolutifs et rarement semblables. Qu’est-ce qui t’animes autant pour être constamment en recherche de nouveautés sonores et techniques ?

Déjà merci pour ce mot sur ma musique, c’est sympa comme tout ! Je ne saurai pas trop répondre sur ce qui m’anime en tant que tel précisément. Mais je crois que je suis profondément fasciné par le côté malléable de la tekno, et plus particulièrement du son mental. On peut aller explorer tous les styles que l’on souhaite sous ce prisme-là : industriel, hardcore, speedcore, tribe, tekno, ou des sons plus breakés… Je suis un énorme fan du travail de texture sonore, et je pars toujours de zéro pour les morceaux ou pour le live. Je laisse mon esprit vagabonder et au détour d’un son qui a une sonorité qui m’inspire, alors quelque chose peut éventuellement se créer.

Un de mes buts est de tenter d’avoir un son le plus propre et le plus tridimensionnel possible. Sans devenir froid non plus, ou clinique, il faut garder du grain, de la texture. C’est une énorme motivation pour moi. Une des principales raisons est le fait que plus le temps passe, plus la maîtrise des outils augmente et plus je me sens capable d’exprimer ce que j’ai au fond de moi. Avec les nuances que l’on peut vouloir apporter, sans être dans le tout noir tout blanc… En fait, c’est tenter de recréer à ma manière, pour moi et pour les gens, ce que d’autres ont pu me faire vivre par le passé et qui restera toujours gravé en moi comme expérience inoubliable. Que ce soit des live des DSP, des mix hardcore, la tribe hollandaise, ou simplement High Tone à l’époque…

C’est une musique de paradoxe et j’adore ça, on peut très bien marier l’industriel et l’organique, l’ambiant et le groove, la violence et la douceur… Tout est évolutif et possible, il suffit d’explorer et chercher de nouvelles choses.

– 2019 était une année bien chargée, entre le vinyle sorti avec Enko sur le label hollandais Obs.cur, ainsi que la sortie du premier (double) vinyle du Collectif des Insoumis aux côtés de Rataxes. Ces deux sorties ont elles une signification particulière pour toi ?

Le disque avec Enko est symbolique pour moi, car il marque la matérialisation physique d’une rencontre musicale géniale. C’est plus qu’un artiste avec lequel j’ai collaboré, c’est un ami, et j’avoue que je ne m’attendais absolument pas à un tel accueil pour ces deux morceaux de la part des gens. J’en ai évidemment été extrêmement touché. Mais je ne pense pas me rendre compte du tout de la question qualitative de la chose, ou de comment ça peut toucher les gens. J’avoue que l’on a fait ces deux morceaux, puis après je suis plus ou moins passé à autre chose (rires). Le vinyle est sorti un certain temps après, alors clairement je ne m’attendais pas à un tel accueil.

Lire aussi : MUSIQUE – Un double opus vinyle pour une identité musicale tekno underground 100% Insoumis

Pour le disque Insoumis, là on est sur quelque chose qui touche le cœur. C’est la famille, donc c’est évidemment très fort. Ce disque là on a mis énormément de temps à le sortir, et je crois que ce qui en fait un objet vraiment spécial pour moi, c’est le fait que l’on ait respecté notre mode de fonctionnement en interne par rapport aux prises de décisions et nos convictions jusqu’au bout, sans faire aucune concession. Quitte justement à ce que ce disque mette du temps à sortir. Pour moi c’est ça le plus beau et ce qui fait que j’aime autant cette famille. Le fait d’être aux côtés de Rataxes, mon frère de son, mais aussi Clem, Renard, Lucas, SMK, Level5 et Noyau Dur pour un partage musical, c’est vraiment touchant. J’espère que ça ne sera pas le dernier !

– Obs.cur est d’ailleurs très présent sur la scène acidcore, autant en production de vinyles qu’en qualité d’agence de booking. Que penses-tu de la scène acidcore actuelle, en termes de dynamisme et de musicalité ? En club comme en free party ?

Obs.cur a clairement amené quelque chose depuis 10 ans sur la scène tekno underground, mais aussi dans le cadre des soirées légales. Ce qui est particulier pour moi avec cette agence et ce label, est le fait que l’on s’y retrouve tous comme une famille, une deuxième famille pour moi après les Insoumis. L’humain y est primordial et l’idée générale est qu’ensemble on bosse mieux que les uns contre les autres (entre orgas et artistes/agences, par exemple). Le fait que les artistes viennent également du milieu free party est significatif de quelque chose. Mais là où Obs.cur a commencé avec quelque chose de très acidcore, le spectre balayé aujourd’hui est beaucoup beaucoup plus large selon moi, et ça devient assez réducteur de parler d’Obs.cur en termes d’acidcore…

Il y a une hype depuis quelques années autour de ce genre, qui n’est pas spécialement différente de la hype qu’il y avait eu autour du tribecore il y a des années. Et ce qui m’attriste, c’est le fait que beaucoup d’artistes plus ou moins débutants que j’entends aujourd’hui ne semblent pas creuser beaucoup la chose. En soi, l’acid n’est pas compliqué à faire comme son, mais c’est complètement magique et extrêmement efficace. Ce qui est dommage c’est que peu de gens cherchent à le tordre, le dénaturer, le travailler pour en faire ressortir autre chose. Deux des meilleurs de ce genre restent Mr Gasmask pour la manière qu’il a de justement tordre et detuner les boucles acid, et Jacidorex parce qu’il utilise les acid part comme un solo de saxo dans du jazz. Mais il y a énormément d’artistes qui intègrent l’acid dans leur travail sans pour autant que ce soit le lead principal. Les Hollandais savent extrêmement bien faire ca… Je pense au taf de Sam C et de Emel, leur label Dosis Decibel et Koncept Kore, mais aussi les morceaux des vieux Acid Anonymous. Du reste, avec les réseaux sociaux comme Soundcloud et Facebook, on a une visibilité beaucoup plus large pour découvrir ce qui se fait aujourd’hui. Ça donne l’opportunité à énormément de jeunes de diffuser leur musique, et c’est une très bonne chose !

« Cette prédominance de l’acid dans les compos et live entraîne aussi un manque d’exploration mélodique et texturale dans les synthés… Je me dis souvent, “si vous l’avez fait avec de l’acid, pourquoi ne pas le tenter avec un autre synthé ?” »

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Par contre, en parallèle, ça montre une surcharge de projets semblables, qui sonnent pour la plupart tous pareils, et c’est plutôt normal, car la plupart sont des projets débutants. Ce que je regrette, c’est le manque de folie, le manque de prise de risque, d’exploration, peut être des fois trop guidé par l’envie de “réussir”… J’ai entendu je ne sais pas combien de fois des morceaux qui partaient super bien, il y a vraiment quelque chose, on est dedans et un univers est dessiné petit à petit, qui sonne très personnel. Du coup je me dis “Yes, là on est bien c’est cool”. Et puis là, bim, une boucle acid qui rentre et détruit tout parce qu’elle est apposée au morceau sans avoir réellement de rôle à jouer. Le morceau sombre alors dans ce qu’il décrivait au début, plus une boucle acid, et devient donc acid au lieu d’être autre chose.

Cette prédominance de l’acid dans les compos et live entraîne aussi je trouve un manque d’exploration mélodique et texturale dans les synthés… Je me dis souvent, “si vous l’avez fait avec de l’acid, pourquoi ne pas le tenter avec un autre synthé ?” D’autant que, l’acid, au-delà de la sonorité spécifique de certaines bécanes, ça reste un jeu de cutoff, de filtre et de resonnance, ce qui est faisable avec tous les synthés… Cela vaut autant pour les clubs que pour les free.

C’est toujours assez marrant pour moi de voir que je suis plus ou moins affilié a cette scène alors que concrètement dans mes live il doit y avoir à tout pété 10 minutes d’acid et que le reste est purement industriel et mental. Mais ça me va, je me reconnais dans cette scène et ces artistes. Son dynamisme porte énormément de gens et c’est une très belle chose. Je me demande juste quand la hype va retomber, si il sera aisé pour tout le monde de rebondir, chose que je souhaite évidemment pour toutes personnes investies là dedans ! Mais il faut y penser quoi.

– As-tu des futurs projets que tu souhaiterais évoquer ? (booking, sorties vinyles, autres projets)

On est le 21 novembre quand j’écris ces lignes. Je pars samedi pour la rave Acidelics en Belgique, où je vais avoir le plaisir de retrouver une partie de l’équipe Obs.cur, donc c’est toujours un immense plaisir. Pour la suite, le 28 décembre la Disorder à Paris organisée par Beat Addicts dans un pur lieu où j’aurai le plaisir de faire un versus avec Mis Gato pour la première fois, j’ai bien bien hâte. Les Disorder c’est toujours de la bombe et un énorme plaisir de retrouver l’équipe. En ce qui concerne les vinyles, oui, pas mal de choses sur les rails, mais je n’en dirai pas plus…

En tout cas je tiens à remercier Mouvances Libres pour cette possibilité d’interview, cela me touche beaucoup. À remercier également les Insoumis d’être ce qu’ils sont, une putain de famille avec un sacré caractère que j’aime, jusqu’au plus profond de mes os ! À remercier Obs.cur pour ces opportunités de partager ma musique et surtout ces rencontres qui sont devenues des amitiés profondes. Une aventure extraordinaire pas prete de s’arrêter ! Et évidemment toutes les personnes croisées sur la route, en soirée, en free, artistes et public, pour toutes ces vibes, cette énergie et cet amour du son qui motive tellement à continuer !

Merci beaucoup !

Soundcloud / Facebook / Discogs


Article : IND – Interview : La Techno Libre #13
Réalisation : Wanderer
Visuel : Wanderer
Photos : Collectif des Insoumis, Narkissos Photo, Acid Arena
, Konik, IND
Interview : IND
Musiques : IND

Vidéos : Euphorik, Rataxes

Mouvances Libres


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