REPORTEUF – Ma cité a brillé à coup de techno indus

Retour sur la free party de ce week-end du 29 février organisée dans le sud ouest par le collectif Beausniaq / Mobildick. Hangar, grosse techno, show light de qualité, good vibe et bonne énergie sur le dancefloor étaient au rendez-vous dans le département de l’Ariège pour une fête libre et engagée.
Photos par Apolline Attia
En ce week-end bissextil du 29 février, les sound systems Beausniaq et Mobildick ont décidé de frapper un gros coup dans la région sud ouest. L’objectif, investir un hangar dans la zone d’activités Delta Sud à Verniolle, proche de Pamiers, dans le département de l’Ariège. Après un point de rendez-vous quelques dizaines de kilomètres plus loin, c’est sur les coups de 00h30 que l’installation débute soutenue par un public ayant répondu à l’appel déjà bien présent.
Techno d’entrepôt
Système son fait maison compact et efficace, décoration du tonnerre mise en valeur par un show light et des visu de qualité, le tout agrémenté d’une boule à facette géante dotée d’un mécanisme rotatif, pour un kick start vers 2h du matin. C’est parti pour près de 14 heures de son aux rythmes techno, électro, acidcore et disco distillés par les DJs des deux collectifs. Un petit millier de personnes se retrouve ainsi sur cette zone d’autonomie temporaire, naviguant entre le dancefloor abrité, de camion en camion sur les parkings du Super U et du McDonald’s squattés pour l’occasion, ou en passant au stand de prévention tenu par l’association Korzéame. Des danseur·ses illuminé·es ont lancé une petite chorégraphie dans la nuit, sans oublier quelques animations comme un tawaster (twister géant) dans la matinée. Ambiance décalée, avec bon nombre de personnes déguisées !

En début de matinée un doux soleil apporte sa chaleur, et ce pour le reste de la journée. De quoi se dévêtir quelque peu en cette fin de période hivernale et profiter d’une vue sur les Pyrénées en se baladant autour du site. Alors que les forces de l’ordre n’ont tenté d’établir aucun contact avec les organisateurs durant tout l’événement, il était possible de tout de même compter trois vols de l’hélicoptère de la gendarmerie durant l’après-midi. Quelque peu disproportionné pour une teuf de cette ampleur… Outre ces survols à altitude à très basse et un gros effectif mobilisé pour surveiller les abords de cette zone festive en procédant à des contrôles d’alcoolémie ou de stupéfiants, le sound system n’a pas été pris pour cible.
Techno en soutien des réfugié·es
C’est une sortie en convois commandé par la gendarmerie sur les coups de 20h qui permet à l’ensemble des organisateurs et au reste des participants de partir sans encombre. Selon La Dépêche également présente sur place, le propriétaire du terrain privé « affirme que le portail était fermé ». Ce qui n’était pas le cas puisqu’il n’y en avait pas, mais une simple barrière de chantier Heras sans interdiction préalable de pénétrer. Ce dernier « ne s’interdit pas de déposer plainte ». Contre qui ? On ne le saura probablement jamais…
À noter qu’une collecte de don de vêtements et de nourriture a eu lieu sur place en faveur des migrant·es afin de soutenir ces réfugié·es victimes de déplacements forcés de leurs pays d’origine. Une teuf Tekno Against Borders contre les dispositifs frontaliers mis en a place par des états toujours plus capitalistes et pro-industriels. Les espaces de fêtes sont bien plus qu’une utopie, ceux sont de réelle zone d’autonomie où les réflexions individuelles et collectives peuvent émerger, voire se concrétiser, dans un objectif de mobilisation et de dialogue envers tous types de répressions.


Article : REPORTEUF – Ma cité a brillé à coup de techno indus
Réalisation : Wanderer
Visuel : Apolline Attia
Photos : Apolline Attia
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